« Grand débat » : le « couac » de l’exécutif sur l’immigration

« Grand débat » : le « couac » de l’exécutif sur l’immigration
« Grand débat » : le « couac » de l’exécutif sur l’immigration

Cédric Pietralunga et Raphaëlle Besse Desmoulières – Le monde

Dans « l’ancien monde », on appelait cela un « couac ». Pour répondre à la crise des « gilets jaunes », le président de la République, Emmanuel Macron, a décidé d’organiser un « grand débat » à travers la France. Objectif : « Permettre à chaque Français de faire part de son témoignage, d’exprimer ses attentes et ses propositions de solutions », explique-t-on à Matignon. Prévue pour débuter samedi 15 décembre et se terminer le 1er mars 2019, cette consultation est coordonnée par la Commission nationale du débat public, présidée par l’ancienne ministre de Nicolas Sarkozy Chantal Jouanno.

Pour faciliter son organisation, l’exécutif a décidé de structurer le débat autour de plusieurs thèmes, révélés mercredi lors du conseil des ministres. Sans surprise, on y trouve « la transition écologique », « la fiscalité », « les services publics », « l’évolution du débat démocratique », mais aussi, et c’est plus inattendu, « l’immigration ».

Dans le compte rendu du conseil, l’exécutif indique que le débat doit notamment permettre de dire « quelles sont les attentes et les inquiétudes des Français relatives à l’immigration, dans un contexte de mondialisation et de laïcité parfois bousculé ».

« Casus belli »

A peine dévoilé, le document a fait l’effet d’une bombe dans la majorité. « C’est une blague ? », s’offusque un parlementaire de La République en marche (LRM). « Au secours ! », embraye un autre, qui assure avoir immédiatement alerté l’Elysée. « Il est normal de s’interroger sur la citoyenneté dans une société ouverte. Mais pas en associant immigration et laïcité. La façon de poser le sujet est déterminante », estime le député (LRM) du Val-d’Oise, Aurélien Taché, qui y voit une « maladresse ». « Je pense que la question autour de l’immigration n’a pas sa place », abonde Matthieu Orphelin, député (LRM) de Maine-et-Loire, sur Twitter.

La réaction est encore plus violente chez les partenaires sociaux. « La CFDT s’oppose à ce que “immigration et identité profonde”, pourtant sans lien avec la crise actuelle, fasse partie des cinq thèmes de discussion. C’est incompréhensible et dangereux alors que l’enjeu est clairement la justice sociale ! », a affirmé Laurent Berger, mercredi soir, sur Twitter. Le secrétaire général de la CFDT en a même fait un « casus belli ». « S’ils veulent hystériser sur ce sujet, ce sera sans nous, on n’ira pas à ce débat », fait savoir l’entourage du leader syndical.

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