« Gilets jaunes » : un mort et une mobilisation en demi-teinte pour l’« acte VI »

« Gilets jaunes » : un mort et une mobilisation en demi-teinte pour l’« acte VI »
« Gilets jaunes » : un mort et une mobilisation en demi-teinte pour l’« acte VI »

Le Monde

 

A trois jours de Noël, les « gilets jaunes » comptaient de nouveau mobiliser leurs troupes dans toute la France pour un sixième samedi d’affilée de manifestations. Mais la fronde marque le pas.

Mobilisation en baisse

Le ministère de l’intérieur comptabilisait 38 600 manifestants à travers le pays à 18 heures, contre 66 000 le 15 décembre. Depuis le pic du 17 novembre et les 282 000 manifestants recensés, la mobilisation est en baisse. Ils étaient 166 000 « gilets jaunes » à manifester le 24 novembre et 136 000 les 1er et 8 décembre.

 

A Paris, pour ce sixième samedi consécutif de mobilisation, la préfecture dénombrait 2 000 manifestants vers 18 heures, contre près de 4 000 à son maximum samedi dernier.

Situation calme à Versailles, où plusieurs milliers de personnes s’étaient déclarées « intéressées » par une manifestation organisée sur l’avenue de Paris, juste en face du château. Une soixantaine de « gilets jaunes » seulement se trouvaient sur l’avenue vers midi, au milieu d’un important dispositif policier, selon l’Agence France-presse (AFP). Par crainte de débordements, le domaine et le château de Versailles avaient été fermés « de manière préventive ».

Quelque 2 600 « gilets jaunes » ont défilé à Bordeaux et 2 500 à Toulouse, selon les préfectures. Une mobilisation conséquente mais inférieure aux 4 500 manifestants comptabilisés samedi dernier dans ces deux villes, en pointe depuis le début du mouvement.

Environ 1 000 « gilets jaunes » ont manifesté à Lille dans l’après-midi, chantant la Marseillaise et scandant « Macron démission ! ». Ils étaient 500 à Nantes selon la préfecture, dans un calme « relatif ». A Rennes, une importante opération escargot était en cours en début de soirée.

Quelque 80 « gilets jaunes » se sont rassemblés samedi midi devant la maison de Brigitte et d’Emmanuel Macron au Touquet, selon la préfecture du Pas-de-Calais. Les forces de l’ordre ont fait usage de gaz lacrymogènes contre des manifestants qui tentaient de forcer le dispositif policier.

La veille au soir, un pantin à l’effigie du président a été décapité lors d’une manifestation à Angoulême, une « mise en scène macabre » qui a été signalée au parquet, a annoncé samedi la préfecture de Charente. Ces faits « portent gravement atteinte tant à la personne qu’à la fonction du président de la République » et sont « susceptibles d’être qualifiés pénalement », précise-t-elle dans un communiqué.

Jeudi, le ministère de l’intérieur avait décompté 3 680 « gilets jaunes », soit l’étiage le plus bas depuis le début de ce mouvement né en réaction à une hausse prévue des taxes sur les carburants – que le gouvernement a depuis annulée.

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220 interpellations

Sur l’ensemble du territoire, 220 personnes ont été interpellées, dont 81 placées en garde à vue, selon la police. Les interpellations ont concerné 142 personnes dans la capitale, dont dix-neuf en garde à vue, la plupart pour des « attroupements en vue de commettre des violences ». Pour rappel, en amont des mobilisations du 8 décembre, les forces de l’ordre avaient réalisé près de 1 500 gardes à vue en une journée, un record.

 

Parmi les gardés à vue de ce samedi figure l’un des porte-voix des « gilets jaunes », Eric Drouet, 33 ans. Il a été arrêté peu après 14 heures rue Vignon, dans le quartier de la Madeleine, au milieu de quelques dizaines de manifestants. Ce chauffeur routier de Melun (Seine-et-Marne) avait contribué à lancer la mobilisation contre la hausse des carburants en novembre. C’est aussi lui qui avait appelé à manifester à Versailles ce samedi, avant de lancer sur Facebook dans la matinée un appel à se rassembler plutôt à Montmartre.

Plusieurs « gilets jaunes » ont été filmés ce matin en train de chanter La Quenelle, de Dieudonné, sur le parvis du Sacré-Cœur. Encadrés par des forces de l’ordre, quelque 200 manifestants rassemblés sur la butte Montmartre avaient ensuite quitté le 18e arrondissement pour partir vers le centre, dans une ambiance parfois tendue, selon une journaliste de l’AFP. Ils se sont séparés en groupes épars de dizaines de personnes déambulant sans itinéraire, parfois bloqués par les forces de l’ordre ou repoussés à coups de gaz lacrymogènes.

Comme la semaine dernière, 69 000 membres des forces de l’ordre environ avaient été déployés, dont 8 000 à Paris, appuyés par des véhicules blindés à roues de la gendarmerie.

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Tensions tardives sur les Champs-Elysées

En fin de journée, les Champs-Elysées ont été le théâtre de violents accrochages entre « gilets jaunes » et policiers. L’avenue a été évacuée et un important dispositif de forces de l’ordre déployé sur place.

 

Le matin, pourtant, seuls une vingtaine de « gilets jaunes » s’étaient rassemblés en haut de l’avenue, en face de l’Arc de Triomph

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